I – Le cadre réglementaire
Voici en quelques lignes les points essentiels de la réglementation en vigueur. Si vous souhaitez obtenir des informations plus complètes, nous vous invitons à consultez les sites ci-après :
Code de la Propriété Intellectuelle (CPI)
Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique – SACEM
Société pour l’administration du Droit de Reproduction Mécanique – SDRM
Suivant leur date d’apparition sur le marché, les productions musicales peuvent être classées comme suit :
Date de dépôt légal d’une oeuvre supérieure à 70 ans : l’oeuvre appartient au domaine public
Date de dépôt légal d’une oeuvre supérieure à 50 ans : plus aucun droit ne peut être exigé
Si l’oeuvre n’appartient pas au domaine public et que sa date de dépôt légal est inférieure à 50 ans des dispositions particulières sont appliquées. Les droits d’auteur sont régis en France par le Code de la Propriété Intellectuelle (CPI). Lorsqu’on reproduit des oeuvres sur un support tel qu’un CD ou une cassette, on met en jeu le droit de reproduction dont dispose tout auteur sur son oeuvre.
Article L. 122-3 du CPI :“La reproduction consiste dans la fixation matérielle de l’oeuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au public de manière indirecte”.
En application de l’article L. 122-4 du CPI, un auteur dispose en effet du droit exclusif d’autoriser ou d’interdire la reproduction de ses oeuvres : “Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite…”.
Conformément à cet article, il faut obtenir, pour les oeuvres protégées reproduites, l’autorisation préalable de l’auteur ou de ses ayants droit.
Les sociétés d’auteurs se sont regroupées au sein de la SDRM pour gérer spécifiquement le droit de reproduction mécanique, ceci nous conduit à la seconde obligation : le versement des droits SDRM.
Le non-respect des droits de l’auteur est sanctionné par les dispositions des articles L. 335-2 et L. 335-3 du CPI qui, notamment, prévoient des peines allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende pour les personnes physiques et peut atteindre 750 000 € pour les personnes morales. En vous adressant à la SDRM, vous vous acquittez de vos obligations à l’égard des auteurs, compositeurs et éditeurs dont vous souhaitez reproduire les oeuvres qu’elle représente.
II – INTRODUCTION
Evolution technologique oblige, le vinyle a laissé la place aux CD et DVD. Nous nous sommes rapidement habitués à la qualité de ces supports et plus généralement, à celle des enregistrements numériques. Une collection de vieux vinyles représente souvent un véritable trésor. Précieusement conservée, ou parfois reléguée à la cave parmi les objets que nous avons amassés au fil des ans, notre collection n’en perd pas pour autant sa valeur. Mais nos oreilles souffrent lorque l’on pose ces “galettes noires” sur une platine tourne-disque. Le plaisir de l’écoute est rapidement gâché par une multitude de bruits qui deviennent vite insupportables : bruit de fond, sifflements, ronflements, craquements, clicks… Craignant d’aggraver un peu plus ces détériorations, nous n’osons plus écouter ces vinyles que nous oublions définitivement. Quel dommage ! Heureusement, l’ordinateur (suffisamment puissant aujourd’hui) et des logiciels adaptés vont nous aider à transférer nos morceaux préférés sur CD. Il est donc temps de les ressortir pour procéder leur archivage sur CD !
Cette opération, un peu technique, vous permettra d’écouter vos standards préférés dans votre voiture ou votre salon sans aucun risque pour votre original. Vous pourrez réaliser des compilations et programmer l’ordre de lecture des plages du CD avec tous les avantages que procure ce support : archivage peu encombrant, manipulation aisée des disques ..
- Lecture du vinyle et enregistrement sur le disque dur
- Restauration des fichiers audio, élimination ou réduction des bruits et clicks
- Préparation des plages à graver
- Gravure du CD
III – LES ETAPES A SUIVRE
III.1 – Equipements et connexions à réaliser
- Une platine tourne-disque généralement raccordée à une chaîne HIFI par la prise PHONO de l’ampli ou à une entrée AUX via un préampli phono,
- Un casque fermé d’excellente qualité (entre 100 à 150 €) pour contrôler plus finement le bruit de fond des enregistrements,
- Un ordinateur PC rapide (ils le sont tous aujourd’hui !), quelques Gigaoctets libres sur le disque dur et de la RAM (1 Go minimum),
- Un logiciel éditeur audio pour le traitement numérique des enregistrements,
- Une carte audio permettant l’enregistrement en qualité CD (44,1 KHz – 16 bits – stéréo),
- Un cordon audio stéréo-stéréo permettant de raccorder les sorties lignes (LINE-OUT) de l’amplificateur aux entrées lignes (LINE-IN) de la carte son,
- Un graveur de CD muni de son logiciel de gravure.
III.2 – Le raccordement de la platine tourne-disque
La cellule phono délivre un signal de très bas niveau : 3mV pour les modèles à aimant mobile et 0,3mV pour celle à bobine mobile. Afin de permettre un bon rapport signal / bruit, le disque est gravé avec une pré-accentuation qui remonte les aigus et réduit les graves. La courbe de pré-accentuation a été définie par l’association des éditeurs phonographiques américains, la fameuse RIAA qui a donc donné son nom à cette courbe.
Le préamplificateur phono utilise une courbe inverse définie suivant des normes rigoureuses. Les préamplis phono RIAA se font rares sur les appareils récents (pas d’entrée PHONO) et sont souvent de qualité modeste. La précision du respect de cette courbe est très importante. Elle nécessite des composants rigoureusement triés : la reconstruction de cette courbe reposant sur “seulement” quelques condensateurs et résistances. Les composants actifs (circuits intégrés, transistors ou lampes) doivent être sélectionnés par rapport à leur très faible bruit de fond tout en préservant un gain suffisant.
Le préampli RIAA travaille comme un excellent préampli micro avec une égalisation extrêmement précise et un niveau de bruit très bas. Cela explique le déport de l’alimentation pour ne pas interférer avec les signaux très faibles et que le coffret doit être soigné pour réduire au maximum les effets microphoniques sur les condensateurs, tout en assurant un bon blindage électromagnétique. On comprend maintenant pourquoi une platine tourne-disque ne peut pas être directement connectée à l’entrée “LINE IN” de la carte audio.
L’amplification suivant la norme RIAA obtenue au niveau de l’entrée PHONO d’un ampli ou d’un préampli phono externe permet donc de disposer d’un signal de niveau suffisant bien équilibré en fréquences.Voici un modèle de préampli externe qui répond aux besoins classiques de l’amateur qui dispose d’une cellule à aimant mobile.
On trouvera aussi des préamplis plus complets qui s’adapteront aux cellules à aimant ou à bobine mobile, comme le modèle présenté ci-contre.
La cellule de type standard 1/2 ” est aujourd’hui le modèle le plus commun. Elle est fixée par 2 vis sur une coque porte-cellule ou directement sur le bras de lecture. Voici le code des couleurs pour la connectique 4 fils : Rouge : sortie droite – Vert : masse droite – Blanc : sortie gauche – Bleu : masse gauche.
III.3 – Le raccordement de l’amplificateur à la carte son
L’utilisation de la sortie casque de l’amplificateur n’est pas recommandée, car sa tension de sortie varie avec le réglage du volume de la chaîne, contrairement à une sortie ligne. Si vous ne disposez que d’une sortie casque, il y a donc un risque de saturation de l’entrée de la carteson. Pour éviter cela, vous devez alors régler le volume de la chaîne de manière à obtenir le niveau le plus élevé sans saturation. Un indicateur de niveau facilite la tâche, car il suffit d’éviter sa zone “rouge”.
Il est possible de “récupérer” le son provenant de toute source audio raccordée à l’ampli (platine tourne-disque, platine à cassettes, lecteur k7, tuner FM).
N’utilisez pas les sorties HP de la chaîne car vous risquez une grave détérioration de votre matériel. Sur votre carte son n’utilisez pas l’entrée microphone (MIC) car son niveau d’entrée ne convient pas.
III.4 – Quelques recommandations générales
- Assurez-vous de la mise à la terre correcte de l’ensemble des composants (chaîne HIFI, PC)
- Utilisez un système de câblage d’excellente qualité et le plus court possible
- Les câbles audio seront éloignés des cordons d’alimentation secteur et disposerons de connecteurs fiables
- Eloignez le plus possible la platine tourne-disque de votre ordinateur et de l’écran
- Eteignez les tubes fluorescents et les lampes à halogène pour éviter les parasites
- La platine tourne-disque sera posée sur une surface stable, absente de vibrations mécaniques très néfastes
- Le disque vinyle doit être propre afin de limiter le bruit sur l’enregistrement
III.5 – Enregistrement du vinyle sur le disque dur
Pour effectuer un enregistrement de longue durée, le magnétophone standard de Windows n’est pas adapté. En effet, cet utilitaire va d’abord utiliser la RAM disponible de l’ordinateur, et ce jusqu’à la fin de l’enregistrement. Ce n’est qu’à ce stade que s’effectuera l’écriture sur le disque dur. Cela signifie que lorsqu’il n’y a plus de mémoire, l’enregistrement s’arrête. Le magnétophone n’est donc adapté qu’aux enregistrements de courte durée. On utilisera plutôt un logiciel destiné au traitement audio.
III.5.1 – Remarques sur les logiciels et cartes son
Les logiciels de traitement audionumérique ne se limitent pas à l’enregistrement car ils disposent généralement de fonctionnalités supplémentaires. On notera qu’une carte audio de qualité semi-professionnelle (de 300 à 2000 €) n’est pas très utile pour la gravure de CD. Pour cette utilisation particulière, toutes les possibilités d’un matériel top niveau ne sont pas exploitées et en particulier le taux d’échantillonnage de 96 KHz car les CD actuels sont limités à 44.1 KHz ! Seul intérêt, le niveau de bruit intrinsèque très faible, mais en fait, on ne gagnera pratiquement rien car le niveau de bruit de la source audio sera toujours supérieur à celui de la carte audio !
III.5.2 – Réglage du niveau d’enregistrement
Un réglage préalable du niveau d’enregistrement est nécessaire. Après avoir lancé le logiciel audio, paramétrez le nouvel enregistrement impérativement en qualité CD (44,1 KHz – 16 bits – stéréo).
- Lancez la lecture du vinyle, en choisissant son passage le plus fort
- Activez le contrôle de volume Windows (mixer)
- L’entrée microphone sera mise à zéro
A l’aide du curseur “LINE-IN” du mixer, amenez le niveau d’enregistrement le plus près possible de 0 dB sans jamais le dépasser. Le contrôle du niveau d’enregistrement s’effectue sur le vu-mètre du logiciel audio (voir Fig.A et B). En cas de dépassement important du niveau 0 dB, la zone rouge du vu-mètre serait atteinte indiquant une superbe saturation numérique (clip). Ce qu’il vaut mieux éviter. En règle générale, le niveau moyen des “peak” doit se situer aux alentours de -3dB avec des pointes à 0dB. Avec des convertisseurs A/D de moyenne gamme, le meilleur rapport signal/bruit ne s’obtient qu’avec un niveau assez fort car un enregistrement 16 bits est caractérisé par 65536 valeurs possibles dont il n’est fait usage qu’avec le volume le plus élevé, c’est-à-dire 0 dB
Une fois les tests et réglages effectués, lancez l’enregistrement en activant la touche REC (record) du logiciel et remettez la lecture du vinyle au départ
Tous les morceaux du vinyle seront enregistrés sur le disque dur en un seul fichier au format wav (cette solution permet de conserver des “blancs” entre les morceaux qui pourront servir, lors de la restauration, à définir le profil de bruit).
Si votre vinyle est rayé, vous constaterez la présence de “clicks” dans l’enregistrement. Le niveau des signaux musicaux étant déjà relativement élevé, ces “clicks” vont entraîner des saturations parfois très importantes. Ce n’est pas grave car ils seront éliminés dans la phase de restauration !
Faites une sauvegarde de sécurité de vos”gros fichiers” en les gravant sur CD ou sur une disquette Zip. Vous pouvez aussi placer ces copies dans un répertoire du disque dur en utilisant des noms différents des originaux (musique01 – musique01_copie). Une erreur est si vite arrivée…et nos systèmes sont tellement instables …
Fig. A – Evitez la zone rouge qui indique le dépassement du niveau 0 dB (clips)
Fig. B – vu-mètre indiquant une saturation numérique .
On distingue nettement le débordement sur la zone rouge et le voyant clip allumé.
III.6 – La restauration du fichier (édition et nettoyage)
Cette étape consiste à corriger le mieux possible les dégradations du vinyle et les défauts de l’enregistrement analogique. Les défauts seront réduits ou éliminés dans le meilleur des cas. On pourra aussi redonner un peu de vie à un enregistrement en améliorant sa dynamique ou en corrigeant quelques fréquences.
>>> Plus sur la restauration audio
>>> Technique de restauration des enregistrements
III.7- Préparation des plages à graver
La restauration de vos fichiers est maintenant terminée;toutes vos plages se trouvent dans un répertoire de votre disque dur. Vous pouvez alors lancer la lecture d’une “playlist” que vous écouterez au casque. Vous pourrez alors vérifier la cohérence :
- des fichiers (démarrage des titres, enchaînements)
- des niveaux (les niveaux d’enregistrement ne doivent pas présenter de grandes différences car cela obligerait à augmenter ou diminuer le volume lors de la lecture du CD).
III.8 – La gravure de CD
Voici la phase finale. Nous n’aborderons pas ici l’emploi des logiciels de gravure, mais précisons simplement qu’ils proposent 2 options principales : La gravure de données (fichiers wav ou mp3). Les fichiers wav ou mp3 seront lus sur le PC. Si vous possédez un lecteur de salon compatible mp3, ce format vous offrira une possibilité de lecture supplémentaire. La gravure d’un CD audio (extension de fichier .cda) – Vous pourrez lire le CD sur un lecteur de classique (PC, chaîne HIFI ou autoradio).
LES CD VIERGES
La norme CD Red Book donne les spécifications du CD audio : enregistrement de 74 mn autrement dit une capacité de 650 Mo, silence de 2 secondes au début de chaque plage etc. On trouve également des CD 80 mn/700 Mo. Ces 2 types de CD sont bien acceptés par les logiciels de gravure, les graveurs et les lecteurs de salon, contrairement aux nouveaux types de CD – 90-99 mn – présentant des capacités de 870 Mo.
LES CD REINSCRIPTIBLES
Ce type de CD n’existe qu’en 74 mn. On pourra l’utiliser pour effectuer une gravure d’essai, à condition que celle-ci ne dépasse pas … 74 mn. Ce type de CD ne convient pas pour l’archivage car presque tous les lecteurs de salon refusent de le reconnaître !
IV – CONCLUSION
Au prix de quelques efforts, le résultat final donne généralement satisfaction, mais il dépendra évidemment de la qualité des éléments intervenant dans le traitement :
- Etat de la platine TD, bras de lecture, tête de lecture
- Qualité de la carte son : investissez dans une carte disposant d’un bon convertisseur analogique/numérique, et d’une connectique RCA “plaqué or”
- Qualité de la connectique : respectez bien les recommandations, cela limitera le bruit dans vos enregistrements
- Etat d’usure du vinyle : rayures profondes, cassures.
Le paramétrage des différentes fonctions de nettoyage d’un logiciel de traitement audionumérique n’est pas évident. Avant de se lancer dans la gravure de CD, il est nécessaire de bien maîtriser toutes les commandes et d’apprendre à doser les réglages de son logiciel. Il faut aussi bien connaître les limites des outils utilisés et savoir parfois se contenter d’un résultat moyen. Un “nettoyage exagéré” donnera, sans aucun doute, un résultat catastrophique Sachant que pratiquement tous des logiciels disposent d’une fonction UNDO (retour en arrière) il sera toujours possible de reprendre le réglage d’un outil. Donc pas de panique. Il ne faut surtout pas se décourager car il s’agit là d’un travail qui nécessite persévérance, modération, et de nombreux essais
Avant de graver vos CD, passez plusieurs fois vos fichiers en lecture et écoutez-les attentivement au casque. Ceci est essentiel, car vous pourrez ainsi déceler d’infimes accidents ou un souffle très léger que l’on ne percevrait pas dans les enceintes de la chaîne HIFI. Enfin, si l’un de vos équipements est plutôt médiocre, vous pourrez toujours le remplacer ultérieurement. Sachez quand même qu’il serait ridicule de disposer de composants “haut de gamme” alors qu’on utilise une tête de lecture usée ou une connectique défectueuse !
Page publiée le : 17/07/2014
Dernière modification : 29/12/2019
Voir les CGU