Transfert de vinyles sur support numérique

Vinyle
Nom donné au disque microssillon en raison du matériau qui le constitue. Il s’agit principalement des disques 45 tours/mn et 33,3 tours/mn qui ont connu leur heure de gloire dans les années 60. Ils ont encore aujourd’hui de nombreux adeptes parmi les collectionneurs avertis ou les DJ’s.

IMG_3220I – Le cadre réglementaire

Voici en quelques lignes les points essentiels de la réglementation en vigueur. Si vous souhaitez obtenir des informations plus complètes, nous vous invitons à consultez les sites ci-après :

Code de la Propriété Intellectuelle (CPI)
Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique – SACEM
Société pour l’administration du Droit de Reproduction Mécanique – SDRM

Suivant leur date d’apparition sur le marché, les productions musicales peuvent être classées comme suit :

Date de dépôt légal d’une oeuvre supérieure à 70 ans : l’oeuvre appartient au domaine public
Date de dépôt légal d’une oeuvre supérieure à 50 ans : plus aucun droit ne peut être exigé

Si l’oeuvre n’appartient pas au domaine public et que sa date de dépôt légal est inférieure à 50 ans des dispositions particulières sont appliquées. Les droits d’auteur sont régis en France par le Code de la Propriété Intellectuelle (CPI). Lorsqu’on reproduit des oeuvres sur un support tel qu’un CD ou une cassette, on met en jeu le droit de reproduction dont dispose tout auteur sur son oeuvre.

Article L. 122-3 du CPI :
“La reproduction consiste dans la fixation matérielle de l’oeuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au public de manière indirecte”.

En application de l’article L. 122-4 du CPI, un auteur dispose en effet du droit exclusif d’autoriser ou d’interdire la reproduction de ses oeuvres : “Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite…”.

Conformément à cet article, il faut obtenir, pour les oeuvres protégées reproduites, l’autorisation préalable de l’auteur ou de ses ayants droit.

Les sociétés d’auteurs se sont regroupées au sein de la SDRM pour gérer spécifiquement le droit de reproduction mécanique, ceci nous conduit à la seconde obligation : le versement des droits SDRM.

Le non-respect des droits de l’auteur est sanctionné par les dispositions des articles L. 335-2 et L. 335-3 du CPI qui, notamment, prévoient des peines allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende pour les personnes physiques et peut atteindre 750 000 € pour les personnes morales. En vous adressant à la SDRM, vous vous acquittez de vos obligations à l’égard des auteurs, compositeurs et éditeurs dont vous souhaitez reproduire les oeuvres qu’elle représente.

II – INTRODUCTION

Evolution technologique oblige, le vinyle a laissé la place aux CD/DVD et aujourd’hui à des supports numériques de grande capacité (clés USB, disques SSD). Nous nous sommes rapidement habitués à la qualité de ces supports et plus généralement, à celle des enregistrements numériques. Une collection de vieux vinyles représente souvent un véritable trésor. Précieusement conservée, ou parfois reléguée à la cave parmi les objets que nous avons amassés au fil des ans, notre collection n’en perd pas pour autant sa valeur. Mais nos oreilles souffrent lorsque l’on pose ces “galettes noires” sur une platine tourne-disque. Le plaisir de l’écoute est rapidement gâché par une multitude de bruits qui deviennent vite insupportables : bruit de fond, sifflements, ronflements, craquements, clicks…

Craignant d’aggraver un peu plus ces détériorations, nous n’osons plus écouter ces vinyles que nous oublions définitivement. Quel dommage ! Heureusement, l’ordinateur et des logiciels adaptés vont nous aider à transférer nos morceaux préférés sur le support de notre choix (CD, clé USB, disque externe).

Cette opération, un peu technique, vous permettra d’écouter vos standards préférés dans votre voiture ou votre salon sans aucun risque pour votre original. Vous pourrez ainsi réaliser des compilations et programmer des playlists !

Les opérations s’effectueront dans l’ordre suivant :
  • Lecture du vinyle et enregistrement sur le disque dur
  • Restauration des fichiers audio, élimination ou réduction des bruits et clicks
  • Préparation des plages pour une gravure de CD
  • Ou sauvegarde de fichiers audio waw/mp3 sur autre support

III – LES ETAPES A SUIVRE

III.1 – Equipements et connexions à réaliser

Pour mener à bien l’opération, il faut disposer d’un minimum de matériels :

  • Une platine tourne-disque généralement raccordée à une chaîne HIFI par la prise
    PHONO de l’ampli ou à une entrée AUX via un préampli phono,
  • Un casque fermé d’excellente qualité pour contrôler plus finement le bruit de fond des enregistrements,
  • Un ordinateur rapide avec quelques Gigaoctets libres sur le disque dur et de la RAM.
  • Un logiciel éditeur audio pour le traitement numérique des enregistrements,
  • Une interface audio permettant l’enregistrement en qualité CD (44,1 KHz – 16 bits – stéréo), dont une entrée stéréo sera raccordée à la source audio

III.2 – Le raccordement de la platine tourne-disque

La cellule phono délivre un signal de très bas niveau : 3mV pour les modèles à aimant mobile et 0,3mV pour celle à bobine mobile. Afin de permettre un bon rapport signal / bruit, le disque est gravé avec une pré-accentuation qui remonte les aigus et réduit les graves. La courbe de pré-accentuation a été définie par l’association des éditeurs phonographiques américains, la fameuse RIAA qui a donc donné son nom à cette courbe.

riaaLe préamplificateur phono utilise une courbe inverse définie suivant des normes rigoureuses. Les préamplis phono RIAA se font rares sur les appareils récents (pas d’entrée PHONO) et sont souvent de qualité modeste. La précision du respect de cette courbe est très importante. Elle nécessite des composants rigoureusement triés : la reconstruction de cette courbe reposant sur “seulement” quelques condensateurs et résistances. Les composants actifs (circuits intégrés, transistors ou lampes) doivent être sélectionnés par rapport à leur très faible bruit de fond tout en préservant un gain suffisant.

Le préampli RIAA travaille comme un excellent préampli micro avec une égalisation extrêmement précise et un niveau de bruit très bas.  Cela explique le déport de l’alimentation pour ne pas interférer avec les signaux très faibles et que le coffret doit être soigné pour réduire au maximum les effets microphoniques sur les condensateurs, tout en assurant un bon blindage électromagnétique. On comprend maintenant pourquoi une platine tourne-disque ne peut pas être directement connectée à une entrée de l’interface audio ou de la « LINE IN » de la carte son du PC.

preampli_phono2 L’amplification suivant la norme RIAA obtenue au niveau de l’entrée PHONO d’un ampli ou d’un préampli phono externe permet donc de disposer d’un signal de niveau suffisant bien équilibré en fréquences.Voici un modèle de préampli externe qui répond aux besoins classiques de l’amateur qui dispose d’une cellule à aimant mobile.

preampli_phono3

On trouvera aussi des préamplis plus complets qui s’adapteront aux cellules à aimant ou à bobine mobile, comme le modèle présenté ci-contre.

La cellule de type standard 1/2 ” est aujourd’hui le modèle le plus commun. Elle est fixée par 2 vis sur une coque porte-cellule ou directement sur le bras de lecture. Voici le code des couleurs pour la connectique 4 fils : Rouge : sortie droite – Vert : masse droite – Blanc : sortie gauche – Bleu : masse gauche.

III.3 – Les raccordements

Si vous ne possédez pas de table de mixage avec une entrée PHONO, il faudra alors raccorder la platine disque à l’entrée d’un préampli PHONO et connecter sa sortie « AUDIO OUT » à votre interface audio ou à la « LINE IN » du PC

Certaines platines vinyles disposent d’une sortie USB que l’on raccorde directement à l’ordinateur. Les fichiers audio peuvent alors être traités dans un logiciel éditeur audio

III.4 – Quelques recommandations générales

 

  • Assurez-vous de la mise à la terre correcte de l’ensemble des composants (chaîne HIFI, PC)
  • Utilisez un système de câblage d’excellente qualité et le plus court possible
  • Les câbles audio seront éloignés des cordons d’alimentation secteur et disposerons de connecteurs fiables
  • Eloignez le plus possible la platine tourne-disque de votre ordinateur et de l’écran
  • Eteignez les tubes fluorescents et les lampes à halogène pour éviter les parasites
  • La platine tourne-disque sera posée sur une surface stable, absente de vibrations mécaniques très néfastes
  • Le disque vinyle doit être propre afin de limiter le bruit sur l’enregistrement

III.5 – Enregistrement du vinyle sur le disque dur

Voir le dossier  Comment régler son niveau d’enregistrement dBFS

III.6 – La restauration du fichier (édition et nettoyage)

Cette étape consiste à corriger le mieux possible les dégradations du vinyle et les défauts de l’enregistrement analogique. Les défauts seront réduits ou éliminés dans le meilleur des cas. On pourra aussi redonner un peu de vie à un enregistrement en améliorant sa dynamique ou en corrigeant quelques fréquences.

>> en savoir plus : Plus sur la restauration audio

IV – CONCLUSION

Au prix de quelques efforts, le résultat final donne généralement satisfaction, mais il dépendra évidemment de la qualité des éléments intervenant dans le traitement  :

  • Etat de la platine TD, bras de lecture, tête de lecture
  • Qualité de la connectique : respectez bien les recommandations, cela limitera le bruit dans vos enregistrements
  • Etat d’usure du vinyle : rayures profondes, cassures.

Le paramétrage des différentes fonctions de nettoyage d’un logiciel de traitement audionumérique n’est pas évident. Il est nécessaire de bien maîtriser toutes les commandes et d’apprendre à doser les réglages de son logiciel. Il faut aussi bien connaître les limites des outils utilisés et savoir parfois se contenter d’un résultat moyen. Un “nettoyage exagéré” donnera, sans aucun doute, un résultat catastrophique Sachant que pratiquement tous des logiciels disposent d’une fonction UNDO (retour en arrière) il sera toujours possible de reprendre le réglage d’un outil. Donc pas de panique. Il ne faut surtout pas se décourager car il s’agit là d’un travail qui nécessite persévérance, modération, et de nombreux essais

Passez plusieurs fois vos fichiers en lecture et écoutez-les attentivement au casque. Ceci est essentiel, car vous pourrez ainsi déceler d’infimes accidents ou un souffle très léger que l’on ne percevrait pas dans les enceintes de la chaîne HIFI.

Page publiée le : 17/07/2014
Dernière modification : 23/08/2023
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